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CONTES GRIS-BLEU

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  J’en suis certain, les événements  qui se produisent sur Terre sont universels.

Certains pourront les situer dans le Diois ou dans le Vercors, d’autres, enfin, au plus profond de nos villages.

Que Nadira soit Mésopotamienne, qu’elle soit ou non la première prophétesse  de la religion Juive, en voyage au pays des peintures rupestres,  que la vallée de Shoun soit l’ancien nom de la vallée de l’Ardèche, qu’un géant ait occupé quelques temps, les bords  de la Drôme ou que des lutins dorment encore sur les Hauts plateaux du Vercors, cela importe peu. Ce qui compte c’est que le rêve soit une forme de la réalité, qu’elle soit grise ou bleue..

 

Si vous voulez passer quelques heures avec eux, revivre les terribles aventures d’un seigneur des croisades ou apprendre à faire du bon vin, si vous voulez savoir comment parlent les chênes à ceux qui les écoutent, de 7 à 77 ans et même après si le coeur vous en dit :  lisez les « Contes Gris-Bleu ».

Yves -Jean Hodot

Sachez que ces contes peuvent être lus ou racontés. Sachez aussi que l'un de ces contes « Le Géant » a été mis en scène par la Compagnie Agora.

 

Les titres

 

Le Géant   -  L’Envol  -  Les Lutins   -  Jonas   - Nadira   -  Fafner  - Le Vieux Chêne  -   Le Secret de Maître Baptiste – On a volé Bénazet.

 

 

Quelques extraits :

Le Géant

C'est avec terreur que les paysans le voyaient s'approcher de leurs prés et ramasser en une seule poignée trois ou quatre vaches qu'il croquait sans hésiter. Il semblait avoir bon appétit.

Les villageois décidèrent d’entreprendre quelque chose. Le seigneur du lieu disposait bien d'une petite armée, mais il aurait fallu des canons et à cette époque cela n'existait pas. Debout, il n'était pas question d'attaquer le géant. Allongé, il aurait fallu au moins mille hommes pour avoir une petite chance d’en venir à bout.

Le seigneur fit un long discours dans lequel il était question, de manœuvre,  de force  de  frappe, de logistique et de dissuasion, termes auxquels les paysans n'entendaient rien.

Alors le chef du village rassembla les hommes et les femmes et même les enfants en âge  de  comprendre la situation pour tenir conseil. Il leur dit :

-- Je ne pense pas que vous ayez compris tout ce que le seigneur nous a expliqué, moi non plus d'ailleurs, mais une chose est certaine, c'est qu’il ne fera rien. Ce qui ne l'empêchera de continuer à prélever sur nos récoltes ce que le géant n'aura pas mangé. Il faut que nous trouvions par nous-mêmes, le moyen de nous en sortir et je propose que chacun cherche une idée que nous examinerons tous ensemble

Fafner

Le Comte sortit et les choses se précipitèrent avec une rapidité démentielle. Le lendemain je fus réveillé au son du tocsin. La tour Nord Est,  celle de la Comtesse, était en feu. Il avait pris au rez-de-chaussée, la chambre de la Comtesse était au premier étage. Sans plus réfléchir je courus vers ses appartements. Les couloirs qui donnaient accès à la chambre étaient gardés. Je connaissais un des gardes, nous avions fait le voyage ensemble. « Ordre du Comte, personne ne doit ouvrir cette porte », me dit-il,  en  me  montrant du doigt l’endroit d’où  provenaient des coups répétés  et des hurlements. Je compris que Fafner  avait trouvé ce moyen horrible pour se débarrasser de l’importune. Il saurait bien ensuite lier les langues. A quelques pas de là j’aperçus Fadour portant la signature du Comte :  La tête décollée d’un coup de sabre. Le malheureux avait dû tenter de porter secours à celle qu’il aimait.

Je me précipitai à l’étage supérieur et je vis Fafner, seul devant la porte ouverte de ce qui devait être l’étage supérieur. Probablement attendait-il  que le plancher se soit effondré pour appeler ses gens et entreprendre l’extinction de l’incendie. Après cet étage il y avait la toiture et rien n’aurait pu alors empêcher l’embrasement total du château…

 

Nadira

Il avait remarqué que les parois prenaient parfois la forme d’un  animal  fabuleux,  un peu  comme lorsqu’on  observe les nuages.

Ils marchaient depuis quelques minutes quand ils arrivèrent à un endroit qui paraissait être la fin du boyau. Mais Pachco saisit une concrétion simplement posée là pour servir de clé.

Il enleva  quelques pierres, alors il purent continuer leur progression jusqu’à une petite plate-forme sur laquelle étaient disposés les restes d’un foyer.

Pachco rassembla les brins non consumés et il en ajouta quelques-autres afin de préparer un feu d’une certaine importance.

A l’aide de sa torche il embrasa le tout.

Une lumière éclaira peu à peu l’immense salle où ils se trouvaient.

Illiachi poussa un cri :

Tout autour de la grotte il voyait surgir des animaux de toutes sortes, parfaitement représentés et colorés, ils paraissaient animés par cette lumière vacillante, tour à tour vive et plus sombre, qui les faisaient apparaître et disparaître au gré du temps.

D’où venaient ces formes vivantes ?  Etaient-elles  l’âme des animaux enfouis dans ces profondeurs ?

Qui les faisaient revivre ? Illiachi n’avait jamais vu de peintures à part quelques graffitis sur des roches. Il ignorait qu’on pouvait représenter la nature avec une telle perfection.

Pachco allait-il lui expliquer ? Quand il put enfin détacher son regard de ces fresques magiques, il se tourna vers son compagnon

 

Jonas

La baleine ! Raconte-nous la baleine !

Jonas reprit :

« Sans leurs prières je serais mort noyé. J’aperçus devant moi  une sorte d’îlot  flottant et comme une énorme caverne vers laquelle je fus précipité.

Alors, commença pour moi un long périple à l’intérieur d’un tunnel noir et sans fin. Je pataugeais dans l’eau salée au milieu de centaines de poissons avalés en même temps que moi.

Que faire sinon prier. J’implorais Yahvé. Je lui dis que j’étais très triste de penser que jamais plus je ne pourrais chanter sa gloire. Jamais plus je ne lui désobéirais même si je ne comprenais pas pourquoi il m’avait choisi, moi, pauvre berger ignorant  pour porter sa parole chez des gens indignes de son intérêt...

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